dimanche 13 mars 2011

Que faisons nous là?

Que faisons nous là, je veux dire: pas à Bahreïn, ça je sais très bien ce que je fais ici. Non, pourquoi dépense-t-on autant d'énergie pour une exposition dans le climat actuel. Dehors c'est le bordel: routes bloquées, manifestations, lacrymaux... Une insurrection populaire en somme avec blessés, informations et désinformation. Le climat s'est tendu et les gens restent chez eux. On reste dans l'attente et l'ennui. Le pire au fond c'est ça, de n'avoir prise sur rien.

Organiser une exposition d'art contemporain alors que tout sur l'île est à l'arrêt, ça peut paraître ridicule. Franchement qui va se pointer pour voir ça? Les gens ont soit autre chose en tête soit la trouille de se déplacer en voiture.

Déjà que l'art contemporain dans la région ne remue pas les foules, là on prend quand même bien le risque de  se retrouver tout seul au milieu d'un mois de boulot, des tonnes de sable charrié, du gros oeuvre et des courbatures façon quinquagénaire qui a fait un marathon. Alors c'est quoi la raison? On a pas franchement la vocation à être des Don Quichotes de l'Art.

La raison au fond, outre le fait que nous avons déjà trop travaillé là dessus, c'est que je crois au projet Art Junction de Suad. Son idée, c'est de créer un espace artistique de 1800 m2 avec une école d'art, un café, des appartements pour les artistes en résidence et une galerie d'art: un truc à changer le paysage artistique du pays.

Alors voilà, on va donner notre maximum pour faire quelque chose de bien, de surprenant, pour guider les gens au gré des sales, les forcer à participer, susciter des émotions, de l'étonnement et montrer que l'art se n'est pas seulement des toiles sur un fond blanc. Tant pis si on a pas grand monde, on laissera l'espace plus longtemps. Ce sera la petite contribution de Temporary Artistic Zone pour Suad, sa famille et ce projet dont Bahreïn a besoin, maintenant plus que jamais.

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